Les règles de pouce en évaluation d’entreprise et leurs limites
Les règles de pouce en évaluation d’entreprise: c’est quoi ?
Les règles de pouce en évaluation d’entreprise sont utilisées à l’occasion, afin d’obtenir une idée générale de la valeur d’une entreprise et ce, sans tenir compte de la situation particulière de l’entreprise évaluée. De ce fait, il s’agit seulement de généralisations approximatives, qui devraient être utilisées pour fins de discussion seulement et non pour prendre des décisions ou pour faire des transactions. Un exemple de règle de pouce pourrait être de déterminer la valeur d’une entreprise en fonction d’un pourcentage des ventes. Par exemple, si la règle de pouce indique que la valeur d’une entreprise dans un certain secteur d’activité est de 60 % des ventes et que les ventes de l’entreprise sont de 500 000 $, alors la conclusion serait que la valeur de l’entreprise est de 300 000 $ (500 000 $ x 60 %). De plus, il existe aussi des règles de pouce basées sur les revenus disponibles aux propriétaires, du BAIIA (bénéfices avant impôts, intérêts et amortissement), du BAII (bénéfices avant impôts et intérêts), etc.
Limites des règles de pouce :
1. La moyenne sur plusieurs années
Selon la dite règle, la moyenne s’établit sur un grand nombre d’années antérieures (par exemple, des 20 à 30 dernières années). De ce fait, il se peut que cette moyenne ne considère pas la situation de cette industrie, aujourd’hui. Ainsi, en prenant l’exemple d’une entreprise de location de dvd, certains facteurs doivent être pris en considération pour évaluer l’entreprise, notamment : le déploiement de la technologie, l’expansion des médias, de même qu’une accessibilité virtuelle croissante de l’information. Dans un cas comme celui-ci, si la règle de pouce effectuait ce calcul à une date précise en obtenant le même chiffre d’affaires mais à plusieurs années d’écart, elle en déduirait les mêmes conclusions concernant l’entreprise. Étant donné le changement de l’industrie, la conclusion pourrait mener à une valeur n’ayant aucun lien avec la réalité.
2. Particularités de l’entreprise évaluée
De plus, il est primordial de faire la différence entre une entreprise typique et l’entreprise concernée, ceci en tenant compte de son évolution dans le temps, de son niveau de rentabilité, de la stabilité des profits, de la tendance des profits, du rôle du propriétaire dans l’entreprise, etc. Par exemple, une règle de pouce qui s’établit en pourcentage du chiffre d’affaires ne tient pas compte de la rentabilité de l’entreprise. Également, si une entreprise typique dans cette industrie a une croissance faible et que l’entreprise évaluée à une croissance rapide, les règles de pouce ne pourront pas faire la différence entre les 2 types de croissance.
3. Valeur de l’équipement et de l’achalandage versus valeur de l’équité
Parmi les erreurs fréquentes, l’une consiste à croire que les règles de pouce permettent de calculer la valeur de l’équité. Les règles de pouce déterminent habituellement la valeur de l’équipement et de l’achalandage et non la valeur de l’équité. De plus, celles-ci ne tiennent pas compte de la qualité des équipements, c’est-à-dire qu’elles regroupent le matériel neuf avec le matériel usager, sans envisager celui à remplacer. Pour avoir la valeur de l’équité, il faut donc remplacer la valeur comptable des équipements et achalandage par la valeur calculée et additionner la valeur des autres actifs et soustraire celle des dettes.
En conclusion, on doit se souvenir que les règles de pouce constituent une approche facile, ayant pour but d’avoir une idée grossière de la valeur des équipements et achalandage d’une entreprise et qui doit servir uniquement à des fins de discussion, et non pour prendre des décisions ou pour effectuer des transactions. Si votre entreprise nécessite une analyse approfondie et détaillée, faites appel à l’expertise d’un professionnel hautement qualifié. Pour une évaluation complète ou pour toute autre assistance, veuillez communiquer avec moi, il me fera plaisir de vous aider.
