Comment se faire une opinion initiale de la qualité d’un rapport d’évaluation d’entreprise?
Dans les dossiers de litiges où je suis impliqué, je suis souvent appelé à réviser un rapport d’évaluation et à donner mon opinion sur la qualité de celui-ci. Étant un expert, je regarde le rapport en détail. Je comprends que lorsqu’un non-expert regarde un rapport d’évaluation, il lui sera plus difficile de juger de la qualité de celui-ci. Par contre, je crois qu’il y a certains éléments qu’il peut regarder afin de se faire une opinion initiale de la qualité d’un rapport d’évaluation. Ceci étant dit, on ne peut fonctionner dans l’absolu. Les critères que je vais mentionner dans cet article seront des critères qui vont augmenter ou diminuer la probabilité que le rapport soit un rapport de qualité et qui ne peuvent, en aucun cas, remplacer l’assistance d’un expert. Alors, qu’est-ce qu’un non-expert devrait regarder ?
1. La formation et l’expérience de l’évaluateur
Si l’évaluateur a une formation spécialisée en évaluation d’entreprises et/ou a évalué un grand nombre d’entreprises et/ou évalue des entreprises de façon régulière, alors plus grande est la probabilité que le rapport produit soit de qualité. L’inverse est aussi vrai. Moins l’évaluateur a une formation spécialisée, moins il a réalisé de mandats d’évaluation et moins il évalue des entreprises de façon régulière, alors moins grande est la probabilité que le rapport produit soit de qualité.
Un expert en évaluation d’entreprises (EÉE) qui a suivi une formation spécialisée en évaluation d’entreprises a habituellement réalisé un grand nombre d’évaluations et produit habituellement des évaluations sur une base régulière. Lorsque vous faites la révision d’un rapport d’évaluation, vous devriez poser des questions sur les points mentionnés ci-dessus. L’identité de l’évaluateur doit aussi être facilement repérable dans le rapport.
2. Le respect de la norme 110 de l’ICEEE
Le second élément que vous devriez considérer est si le rapport respecte la norme 110 de l’Institut canadien des Experts en Évaluation d’Entreprises (ICEEE) ou non. On peut la retrouver sur le site web www.cicbv.ca.
Cette norme indique les éléments qu’on devrait retrouver dans un rapport d’évaluation professionnel. Un professionnel en évaluation d’entreprises devrait suivre cette norme. Si le rapport produit ne suit pas cette norme, la probabilité que le rapport ne soit pas de qualité augmente.
3. La clarté du rapport
Pour moi, un autre élément à regarder est la clarté du rapport.
- Quelle entreprise a été évaluée ?
- Dans quel domaine œuvre-t-elle ?
- Quel est le motif pour lequel le rapport a été préparé ?
- À quelle date l’entité a-t-elle été évaluée ?
- Quelles techniques d’évaluation ont été utilisées ?
- Quelle est la définition de valeur ?
- Quelle en est la conclusion ?
On peut supposer que si l’évaluateur a pu organiser son rapport pour que ces informations soient relativement faciles à trouver, il a pu organiser adéquatement le reste de son mandat également. Cela peut laisser supposer que son rapport est de plus grande qualité qu’un rapport où ces informations sont difficilement repérables.
Évaluer le rapport d’évaluation : critères spécifiques
Pour produire un rapport d’évaluation, un évaluateur révise plusieurs documents. Les états financiers des dernières années et certains documents fiscaux fournissent des informations pertinentes et sont pris en considération dans une évaluation en bonne et due forme.
Il arrive que l’évaluateur n’ait pas accès à tous ces documents ou que certains d’entre eux aient été oubliés. Pour juger de l’étendue de l’examen, il importe de savoir si l’évaluateur a eu accès à tous les documents qu’il a demandés. Si ce n’est pas le cas, ses hypothèses et ses conclusions pourraient sans doute en être affectées. On peut également voir s’il y a une réserve. C’est dans cette section que l’évaluateur inscrira s’il a pu avoir accès à l’information qu’il voulait pour l’évaluation.
Il est important de savoir si l’évaluateur a étendu son enquête aux quatre ou cinq années précédentes ou s’il ne s’est contenté que de regarder une seule année en arrière.
En regardant les tendances des revenus des quatre à cinq dernières années, l’évaluateur est en mesure de proposer une hypothèse sur la rentabilité de l’entreprise qui se rapproche plus de la réalité que s’il n’avait regardé seulement l’année précédente.
Le nombre de techniques d’évaluation utilisées s’avère un bon indicateur de l’expérience et de la confiance d’un évaluateur en son travail. Il y a un grand nombre de techniques d’évaluation différentes. En pratique, les évaluateurs en utilisent entre sept et huit régulièrement. Habituellement, un évaluateur avec de l’expérience n’utilisera pas plus de deux à trois techniques d’évaluation dans une même évaluation. Utiliser plus qu’une technique d’évaluation permet de confirmer le résultat et de le présenter selon différentes démarches, mais en utiliser trop pourrait être vu comme un manque de confiance et d’expérience.
Ce qu’il faut retenir
La production d’un rapport d’évaluation d’entreprise est une tâche complexe qui demande une expertise spécialisée. N’est pas évaluateur d’entreprises qui veut. Un rapport d’évaluation devrait toujours être produit selon les normes et les standards professionnels de l’ICEÉE. Le contrôle initial de la qualité d’un tel rapport peut être effectué en vérifiant les critères mentionnés dans cet article. Si vous souhaitez faire produire un rapport d’évaluation d’entreprise pour un de vos clients ou que vous voulez une opinion d’expert sur un rapport qui vous a été présenté, contactez-moi. C’est avec plaisir que je vous offrirai mon expertise. Avec plus de 1 000 évaluations à mon actif, je peux vous aider.